
Alors qu'il revenait sur ses pas après l'altercation du cachot, le brun soupira et Kakashi en fut surpris.
— Sasuke ?
— Tiens, ce n'est plus Chef ?
Ce fut le plus vieux qui soupira. S'il l'appelait Chef, c'était seulement devant les autres et Sasuke le savait. Kakashi n'aimait pas qu'on croit qu'il manquait de respect à son supérieur. Sauf qu'à une chose près, son supérieur était autrefois son élève.
— Ce Naruto, je l'ai déjà vu à l'extérieur.
Sasuke tendit l'oreille. Le sujet l'intéressait même s'il venait d'en quitter le principal parasite il y a peu.
— C'est un forgeron d'armes, j'ai déjà eu affaire à lui. Très gentil et commercial. Mais excuse-moi.
Le brun fut surpris.
— Pour ?
— Ce blond est bien un rebelle. Mais il y a quelque chose que je ne voulais pas divulguer depuis un moment. Je ne te l'avais pas dit parce que ce n'était que mes hypothèses, mais une fois, lors d'une attaque rebelle, je l'ai reconnu sous son capuchon et ce sont ses cicatrices que j'avais vues. Il n'était pas contre mon escouade, mais j'ai bien remarqué qu'il se différenciait de sa troupe. Même si physiquement tout était similaire aux autres, ses agissements ne l'étaient pas. Il paraissait les guider dans ses gestes discrets et une bonne partie le suivait. Même ceux qui faisaient partis des petits groupes plus loin. Ils lui jetaient tous des petits coups d'½il vraiment prudemment.
— Tu penses qu'il est le meneur ? Aussi jeune ?
— Je ne sais pas. Comme je te l'ai dit, ce ne sont que des suppositions et je ne l'ai vu à l'½uvre qu'une fois. J'ai pu aussi constater qu'il était doué et qu'il protégeait bien ses camarades.
Dans le regard du brun, tout s'éclaircissait petit à petit. Même si ce n'était qu'un à priori, cela devenait vraiment cohérent. Pour ce qui était du stratège ou bien du Patriarche tout du moins. Ou encore la fois où il lui avait transpercé l'abdomen, le brun avait pu le faire car le blond protégeait son camarade, comme un bon chef le ferait.
Ledit brun remercia alors Kakashi.
— Que vas-tu faire ?
— Je ne sais pas. Mais si c'est bien lui, sa mort serait bien pitoyable.
— Tu comptes l'aider ?
— Je ne pense pas et nous n'en sommes même pas sûrs.
— Mais s'il l'est vraiment, ils viendront et tu perdrais–
— Je sais. Mais la chevalerie sera en journée d'éclaireur. Je ne pourrais pas faire grand-chose sans mes troupes.
— Reporte-la.
— Je ne peux pas. Danzô préfère la sécurité du peuple à de vulgaires pendaisons.
— Enfin, la sécurité du peuple... De son château plutôt, ajouta Kakashi.
Sasuke approuva. Danzô était trop imbu de lui-même pour penser au peuple. Mais il n'était pas le sujet de cette conversation. Le brun soupira, il ne savait pas quoi faire. Pour la première fois de son existence, il pensait se poser en simple spectateur. Mais si les alliés de ce pseudo meneur intervenaient, Danzô allait non seulement lui mettre la faute sur le dos, mais il pourrait y avoir des innocents impliqués. Et le pire serait de perdre la capture d'une personne clé de cette rébellion. Un interrogatoire plus long aurait été beaucoup plus bénéfique qu'une pendaison aussi rapide. Il soupira. Décidément, c'était dur de gérer plusieurs fonctions. Mais il l'avait choisi et allait tout mener à bien. Il fit signe à Kakashi qu'il pouvait disposer et partit vers sa chambre, réfléchir calmement.
Asuma tenait toujours Naruto dans les bras. Il attendait que sa douleur s'atténue un peu pour desserrer son étreinte. Seulement, à chaque respiration, le blond se crispait et Asuma ne pouvait rien faire d'autres. Le blond ne parlait pas ou du moins, n'arrivait pas à parler. On entendait seulement des raclements de gorge et d'infimes toussotements. Alors Asuma attendit.
Ce fut seulement quinze minutes après que, doucement, Naruto s'écarta un peu d'Asuma, le visage toujours crispé et le souffle difficile. Asuma patienta encore. Il ne savait pas si Naruto avait été entièrement conscient de ses actes ou bien le contraire. Le plus vieux posa sa main sur l'épaule du blond, comme pour lui dire qu'il était là et qu'il pouvait parler. Le blond ouvrit les yeux, grimaçant toujours. Il releva la tête et, après avoir rencontré les yeux d'Asuma, détourna un peu le regard.
— Je–
Sa voix se brisa. Sa gorge paraissant soudainement sèche, il avala sa salive avant de toussoter pour s'éclaircir la voix.
— Je suis désolé Asuma.
L'interpellé fut surpris. C'est lui qui venait de tout subir et il s'excusait. Non il ne comprenait pas la raison de ce pardon.
— Pourquoi ? Tu–
— Shikamaru. Ils l'ont eu. Et tu es là, prisonnier avec moi.
Cette fois-ci il regarda Asuma dans les yeux et fronça les sourcils.
— Et tu sais très bien ce qui nous attend.
Naruto voyait juste et Asuma ne pouvait le contredire. Il ne savait pas comment le rassurer. Naruto n'était pas dupe et les mensonges, il les reconnaissait. Alors le plus vieux leva sa main pour qu'elle frotte les cheveux du blond. Il avait les yeux baissés mais un petit sourire de réconfort flottait sur ses lèvres rugueuses. Au début, Naruto se laissa attendrir, chassant ce qu'il venait de se produire. Mais lorsqu'il observa dans le vague la cage dans laquelle ils étaient, tout lui revint. Automatiquement, Naruto réagit. Il poussa du revers de sa main valide celle d'Asuma et s'énerva fortement malgré la douleur :
— Pourquoi t'es si serein ? On a tout perdu et on a laissé Sakura derrière nous ! Je n'suis qu'un gros imbécile ! J'aurais dû l'écouter et demander plus d'aide ! Bon sang je mérite rien du tout, pas même ta compassion ! J'ai tout fait foirer et on aurait dû sauver Shikamaru ! Pas se retrouver dans ce trou à rats ! Ma peine je la mérite ! Au moins je–
Il se prit une gifle. Le temps qu'il comprenne ce qui lui était arrivé, Asuma s'était avancé pour l'attraper et plaquer la tête blonde d'une main contre son torse. Naruto était toujours sous le choc et se laissa faire, troublé. Il avait ses oreilles près du c½ur d'Asuma et entendait parfaitement le rythme effréné de l'organe, le même trouble l'habitant. Les cheveux blond chatouillaient le menton du plus vieux qui affichait un visage dur.
— Naruto, ne m'énerve pas plus que je ne le suis. Je n'ai jamais été serein. Tu n'as jamais été un imbécile et tu ne mérites certainement pas la mort. Si nous menons une révolution, c'est uniquement parce que tu la diriges. Alors tu coules, on coule.
Ces derniers mots résonnèrent dans la tête blonde et parurent lui remettre peu à peu les pieds sur terre. Trop de poids pesait sur ses épaules et leur emprisonnement l'avait complètement fait dérailler. Pour lui, c'était déjà fini, il laissait toute sa troupe derrière lui, mais Asuma continua :
— On va sortir d'ici Naruto. Sakura est au courant non ? Si elle ne nous voit pas revenir avant la tombée de la nuit, on peut être sûr qu'elle aura déjà un plan.
— Comment tu–
— Elle avait mis au courant Kurenai. Je n'étais pas là par hasard lorsqu'on s'est bousculé.
— Oh.
Il se sentait un peu bête. De là à ce que ses amis prennent de telles précautions, c'était qu'ils connaissaient son entêtement habituel à vouloir préserver tout le monde du danger.
— Ma Sakura... Elle changera jamais, sourit-il un peu.
— Et elle fait bien.
Naruto le regarda avec un infime sourire aux coins des lèvres. Enfin. Il avait repris un peu confiance en lui. Asuma lâcha un petit soupir de soulagement. Il s'en était fallu de peu pour sombrer entièrement dans le pessimisme. Par contre, Naruto était réellement blessé et les coups que lui avait asséné ce chevalier gris n'arrangeaient rien. D'ailleurs, le blond s'aperçut enfin du bandage et qu'il était torse nu, son sous-vêtement blanc sale à l'air. Il chercha des yeux sa tunique et la vit non loin de lui, on avait dû la lui jeter.
— Asuma, pourquoi suis-je comme ça ?
Il hésita à lui dire car le blond voudrait peut-être arracher son bandage. Mais au point où ils en étaient, Naruto n'y pensera même pas.
— C'est le chevalier Uchiwa qui t'a soigné. Il a donc enlevé ta tunique.
Naruto paraissait sceptique. Il regarda son bandage et le frôla du bout des doigts.
— Ah oui ? Ce sans-c½ur aurait fait ça ? A moi ?
— Il a dit qu'il préférait te voir vivant pour l'exécution de demain.
Cela confirma son scepticisme. Asuma se dit qu'il n'aurait peut-être pas dû en dire autant mais avec expérience, il savait que le mensonge ne fonctionnait pas vraiment sur Naruto. Surtout à propos de ce brun.
— Je m'en doutais. Ses raisons sont toutes aussi horribles les unes que les autres.
Le plus vieux le regardait en pleine réflexion. En fait, il réfléchissait à ce geste depuis un moment. Il trouvait ça bizarre qu'à lui, il accepte de le soigner. Peut-être lui avait-t-on demandé ? Mais alors pourquoi n'avait-il pas refusé ? Lui qui était si indifférent à tout. Sûrement que la personne devait être importante, ou bien, cela venait de son propre chef Danzô, ce qui serait alors surprenant. Asuma ne voulut pas faire la remarque à Naruto, sachant pertinemment que le blond lui dirait qu'il divague puisque ce Sasuke était tout sauf un être humain selon lui. Il préféra lancer un autre sujet, au cas où il n'aurait plus l'occasion de pouvoir le faire.
— Naruto, je crois que c'est le moment de t'en parler.
Le blond fut d'abord surpris puis parut plus attentif que jamais. Il se demanda ce que lui voulait Asuma et hocha la tête imperceptiblement, de façon à l'inciter à poursuivre.
— Tu te souviens, quand tu pensais qu'on te cachait quelque chose ?
Le blond ne réfléchit même pas deux minutes qu'il hocha la tête soudainement encore plus attentif. Asuma soupira et ferma un instant les yeux. Il n'était pas sûr que ce soit la meilleure chose à faire, mais trop tard, il avait commencé.
— Promets-moi de ne pas t'énerver et de te contrôler. Et jure-moi que si on s'en sort, tu ne feras rien de stupide.
— J-Je promets, jura Naruto, un peu pris au dépourvu par les paroles d'Asuma.
— As-tu entendu les paroles du chevalier concernant ton père ?
— Je... Non, je ne crois pas.
— Je vois. Et te souviens-tu d'Iruka ?
— Le prêtre qui nous éduquait puis qui s'est fait rapatrier par la chapelle principale de Danzô ?
— Exact. Le royaume l'a remplacé. Ils lui ont redonné sa liberté de prêtre indépendant.
— Depuis quand ? s'exclama le blond.
— Je ne sais plus, depuis un moment déjà.
Naruto se rapprocha vivement vers Asuma, un peu agacé.
— Et vous ne m'avez rien dit !
— Calme-toi. Nous ne pouvions pas.
— Et pourquoi ?!
Asuma le regarda un peu peiné et, avant de répondre, il recula Naruto d'une main, comme s'il allait annoncer quelque chose de gênant.
— J'allais y venir. Encore une fois Naruto, rappelle-toi notre promesse : aucune précipitation.
Le blond bouillonnait. Il commençait à vraiment s'impatienter, surtout avec les préventions d'Asuma. Ce qu'il allait entendre allait forcément l'émoustiller. Comment pouvait-il tenir en place ? Il répondit donc un oui rapide. L'aîné soupira face au ton léger du blond puis il inspira longuement avant de se lancer.
— Iruka nous a rapporté que...
Il fixa Naruto dans les yeux puis avala sa salive.
— ... que ton père aurait servi de spectacle.
Naruto ne ressentit rien. Il avait déjà assimilé la mort de son père depuis un moment, alors il ne savait pas comment prendre tout ça. Au vu de la prévention d'Asuma, il aurait dû se sentir choqué par cette révélation mais là, il était plutôt inquiet qu'aucun sentiment extrême ne se présente. Il resta donc pensif. Il ne savait pas comment réagir puisqu'il ne ressentait pas ce qu'il fallait. Il osa quand même demander :
— Comment ça « de spectacle » ?
Asuma serra les poings. Il savait qu'il aurait à décrire tout ça mais il ne voulait vraiment pas. Iruka avait été présent par obligation et la description qu'il avait faite lui retournait encore l'estomac. Il ne voulait pas infliger cela à Naruto... Alors il allait être bref.
Tout d'abord, il prit une des mains du blond pour le soutenir.
— Le soir de la capture du chef-rebelle, ton père Naruto, ils ont organisé un énorme festin. Pour eux, cela signait une grande trêve de guerre civile. Ils avaient gagné. Alors en l'honneur de ce festin, ils ont organisé un spectacle.
Il serra un peu sa main.
— Naruto. Ce spectacle, c'était ton père, insista-il en serrant encore un peu la main.
Naruto parut peut-être stupide et bien qu'il sut où voulait sûrement en venir Asuma, il ne put s'empêcher de lui demander, comme s'il espérait une autre réponse :
— De spectacle... Tu veux parler de quel genre de spectacle, Asuma ? J'ai peur d'en comprendre un tout autre sens, rigola-t-il nerveusement.
Au moment où il dit cela, il voulut sortir sa main pour se gratter l'arrière du crâne mais Asuma la retint. Le visage du plus vieux se crispa en même temps que ses mains. Ses sourcils froncés, le bas de ses lèvres remonté et les yeux humides, il eut le courage de prononcer quelques paroles d'Iruka :
— Un affreux spectacle Naruto. Il y avait son sang partout, des morceaux de chair éparpillés et sa tête brulée en guise de trophée en bout de table plus loin. Ils n'ont eu aucun respect et l'ont déchiqueté. Sa mort fut lente et sadique. Et tous le regardaient, comme des nobles découvrant les Enfers.
Asuma ferma ensuite les yeux, préférant visionner sa femme tenant son ventre arrondi. Lorsqu'il osa les rouvrir, il pensa qu'il n'aurait pas dû en dire autant ou plus doucement. Naruto s'était penché en avant, les yeux écarquillés, son autre main couvrant sa bouche, comme prêt à vomir. Il avait peut-être réussi à mettre la présence de son père de côté, mais les conditions dans lesquelles il était mort lui étaient jusqu'à maintenant inconnues. Les séquelles qu'il avait réussi à enfouir refirent légèrement surface. A présent, il s'imaginait en détails la scène en boucle.
— Naruto...
Asuma voulut le réconforter d'une main sur son épaule mais aussitôt, Naruto la dégagea. Il fut choqué, c'était la première fois qu'il réagissait agressivement avec lui. Il se rapprocha alors mais fut interrompu :
— Laisse-moi.
— Le seul fautif c'est Danzô, pas nous. Tu n'étais qu'un enfant Naruto.
Naruto ne répondit pas mais secoua la tête de gauche à droite lentement, associant encore et toujours chaque mot avec son père. Asuma se sentait mal mais il se devait d'être honnête alors que la mort approchait. Il voulait faire quelque chose pour lui mais le blond ne se laissait pas toucher. Lorsqu'Asuma reposa ses yeux sur Naruto, il vit qu'il tremblait. Le réflexe fut spontané : le Père attrapa les épaules du blond pour ensuite le plaquer contre lui, l'enfermant dans ses bras tel un cocon. Naruto essaya tout d'abord de se dégager, chaque contact lui rappelant la scène qu'il avait imaginé. Mais au fur et à mesure, la forte poigne d'Asuma le calma. Le blond n'était désormais plus que pensif et calme, il ne tremblait plus et ses deux bras pendouillaient. Asuma, lui, retenait des larmes. C'était la première fois, depuis la mort de ses parents gamin, qu'il voyait Naruto si hors de lui, si incontrôlable. En une seule journée, il lui avait presque tout fait. Il était dans un sale état tant physiquement que mentalement, et cela l'inquiétait vraiment. Il voulait retrouver leur Naruto fort et plein de volonté. Mais il était humain après tout, il avait droit à un moment de répit comme tout le monde.
Ils restèrent ainsi un long moment jusqu'à ce que Naruto brise le silence :
— Je ne savais pas qu'il avait été tué aussi lâchement et médiocrement. Je leur ferais payer, crois-moi.
On aurait dit que ses derniers mots s'adressaient plus à son vrai père qu'à celui qui le tenait dans ses bras. Asuma ne fut néanmoins pas rassuré par ces paroles. La vengeance n'apportait rien de bon, mais désormais, le blond avait l'air encore plus motivé.
Il se passa encore un long moment avant que Naruto ne rebrise le silence :
— Et ma mère ?
— Comment ça ?
— Elle faisait partie de cette horreur elle aussi ?
Asuma avait complètement oublié sa mère, trop submergé par la réaction de Naruto.
— Justement, je devais t'en parler aussi. C'est une nouvelle plus agréable.
Asuma ne voyait pas le visage du blond mais il sentait qu'il était aux aguets. Son corps s'était raidi comme s'il s'attendait réellement à ce qu'elle fasse partie du spectacle, s'y étant déjà préparé.
— Iruka m'a dit qu'elle était l'esclave personnelle de Danzô.
Naruto sortit de suite la tête du cocon :
— Elle est...
Il déglutit.
— ... vivante ?
Asuma lui sourit d'un air bienveillant.
— Aux dernières nouvelles, oui.
Il crut que Naruto allait au moins sourire mais non. Il fronçait les sourcils.
— Et bordel ! Vous n'auriez pas pu m'en parler avant ? Elle aurait déjà dû être parmi nous !
— Ce n'était pas si simple Naruto.
— Et pourquoi merde ?!
Naruto devenait grossier, ce qui signifiait qu'il commençait à être encore plus hors de lui. Asuma essaya de le prendre avec des pincettes pour éviter de l'énerver davantage.
— Tu étais déjà très occupé. Si on t'avait fait part de tout ça, tu aurais été complètement chamboulé et on aurait tout loupé. Chaque intervention qu'on a faite jusqu'à aujourd'hui aurait échoué. Tu aurais seulement voulu sauver ta mère.
Et ça arriva. Naruto péta un plomb. Comment osaient-t-ils le traiter aussi simplement ?
— Vous vous prenez pour qui ? Et vous me prenez pour quoi ? Un simple d'esprit ? Putain ! Bien sûr que j'aurais pensé à ma mère mais je sais très bien quel est mon rôle !
— Naruto. Tu te serais énervé exactement comme maintenant. C'est ça qui aurait tout fait échouer.
— Je suis énervé parce que vous ne me faites pas confiance !
— Bien sûr que si, on te fait conf–
— Arrête ça ! Si vous me faisiez confiance, vous me cacheriez rien ! Vous pouvez continuer à vous voiler la face autant que vous voulez en vous cachant derrière des mots puérils, cela ne changera rien ! Le résultat restera le même, vous avez un manque de confiance en moi !
— Tu dis n'importe quoi.
— Alors prouve-moi le contraire !
Asuma le fixait sévèrement. Il avait l'impression que Naruto avait le contrôle total de cette conversation. Et réellement, il commençait à croire que Naruto avait raison. Seulement, il n'avait jamais rien pensé de tel. Alors il rétorqua :
— Je ne peux pas. Mais nous ne te ferions pas confiance, nous aurions déjà désigné un autre chef.
Naruto fit un rire forcé.
— C'est trop facile Asuma. Vous êtes tous trop faciles. Ça m'énerve.
— Pourquoi ?
— Parce que vous ne jurez que par moi. Mais regarde où je vous ai menés. Même si demain ils nous sauvent, j'aurais commis la plus grosse erreur qu'il soit. Le risque de perdre des alliés et la perte de Shikamaru. Alors en plus du manque de confiance de ma troupe, je crois que je devrais arrêter de me prendre pour votre chef.
Asuma soupira en secouant un peu la tête.
— Toi aussi, tu es trop facile. Tu renies ton statut seulement pour une erreur. Seuls les lâches choisissent la voie de facilité, tu le sais. Comme ceux qui ont tué ton père.
Naruto se crispa. Le plus vieux avait fait exprès de le provoquer. Le blond fonctionnait beaucoup mieux là-dessus que sur des sentiments incompréhensibles. Alors Asuma s'attendait à avoir enfin la main dans ce dialogue.
— Je n'ai pas choisi la facilité, j'ai juste supposé arrêter. Donc ne me compare pas à ces bâtards.
— Alors crois en nous aussi. On t'a menti seulement par précaution et on a juste repoussé le jour où on te dirait la vérité. Jouer dans le temps n'est pas un crime.
Cela parut calmer l'ardeur du blond. Asuma avait vraiment un don pour ça.
— Je crois en vous, mais vous, vous ne me faites pas confiance.
— On te fait confiance mais on te connaît. Mieux vaut prévoir que guérir, tu comprends ?
Naruto soupira. Il comprenait oui. Ils voulaient tous qu'il soit stable et en sécurité, et pour ça ils devaient lui mentir. Mais c'était leur chef et il trouvait inacceptable qu'ils doutent de lui. Apparemment, ils ne pensaient pas comme Naruto et leur seul objectif était de tout bien faire. Le blond soupira à nouveau.
— Vu ma situation, ne me mentez plus. Je pense que c'est le mieux.
Asuma sourit. Il avait une fois de plus réussi à calmer Naruto. Il pouvait être fier de lui sinon ils se seraient quittés sur une dispute.
— Je ne te promets rien... L'erreur est humaine, non ?
Naruto répondit un petit hum. Il savait qu'Asuma faisait référence à ce qu'il avait dit précédemment sur la seule erreur qu'avait commise Naruto. Ce dernier expira fortement. Il réfléchissait encore à quelque chose malgré ce qu'il venait de se passer.
— Asuma, demain, tu penses qu'on servira de spectacle ?
L'interpellé fut surpris, il ne s'attendait pas à ce genre de question qui faisait un peu bon enfant. Surtout les concernant, eux, dans un futur très proche.
— Je ne sais pas. Peut-être que tout se fera très vite.
— Hum. J'espère.
— Mais n'oublie pas tes compagnons.
— Je sais.
Maintenant, à part réfléchir, il se devait de penser et patienter positivement pour ne pas sombrer dans la folie en attendant la mort.
Shikamaru se sentait mal, vraiment mal, et c'était bien la première fois. Hinata était partie, appelée ailleurs, tandis que Sasuke avait fait appel à deux gardes pour qu'il ne tente aucune fuite. Ces deux idiots lui maintenaient fermement chaque poignet lui renforçant sa douleur au deltoïde qui avait été recousu sans anesthésie. Ils ne faisaient que suivre les ordres qui étaient de le maintenir dans cette chambre mais Shikamaru aurait bien voulu une petite liberté corporelle car ces deux brutes commençaient vraiment à lui faire de plus en plus mal.
Mais le pire, c'était que depuis un bon moment, Neji se tenait devant lui et n'avait rien d'autre à faire que de l'observer. Alors Shikamaru oscillait entre maintenir son regard insolant ou lui demander que ces deux brutes le lâchent. Sans aucun doute que Neji attendait cela, juste histoire de se sentir au-dessus, comme s'il voulait être sa seule roue de secours. Mais Shikamaru en avait assez de ce jeu idiot de regard imperturbable et il osa le rompre mais pas avec ce qu'attendait Neji.
— Tu attends quoi de moi ?
— C'est « vous ».
— Tu sais, je ne vouvoie que ceux qui le méritent.
Oui, Shikamaru était énervé et cela se remarquait à son ton. Il avait pleinement conscience que Naruto et Asuma étaient en danger. Et, en plus de devoir se sortir de sa situation, de supporter la douleur et de penser à eux, il devait supporter ce conseiller merdique qui les avait tous foutus dans un gros merdier. Seulement, Neji n'apprécia pas. Il s'avança enfin vers Shikamaru, le regard arrogant, lui attrapa ses cheveux attachés et lui cracha :
— Et qui le méritent ?
Shikamaru souhaitait avoir le dessus avec ses mots. S'il réussissait à l'énerver, ce Neji ne se sentirait pas complètement supérieur.
— Je ne vouvoie pas les ignorants et les imbéciles, c'est connu.
Neji paraissait encore plus irrité. Avec agressivité, il arracha l'attache qui maintenait les cheveux de Shikamaru. Les cheveux détachés, ce dernier semblait plus insolant que jamais et Neji se pinça les lèvres, ne voulant pas déjà le frapper. Shikamaru pensa avoir gagné. Neji paraissait tellement à bout de nerfs, mais il se reprit en main, bon noble qu'il était et exposa :
— Bon, là n'était pas la question, je te veux toi.
Cela n'affecta aucunement Shikamaru, bien trop ennuyé par ce genre de déclaration et il répondit, désintéressé :
— Je refuse.
— Je ne demande pas ton avis. Je te veux en tant que bras droit.
Et il insistait. Shikamaru en fronça les sourcils et il dut endurcir son discours :
— C'est impossible.
Il se redressa un peu.
— Là où je suis, le poste est similaire à une chose près : je respecte celui que je soutiens. N'espère même pas m'avoir en tant que ton bras droit parce que je ne ferais rien pour t'aider.
Neji s'agaça mais il devait être plus malin. S'il le voulait, il fallait qu'il touche là où il y aurait une réaction. C'est avec irritation qu'une idée lui vint.
— Je pourrais très bien m'arranger pour qu'un de tes amis soit libéré.
— Comment ça ?
— Un des deux prisonniers si tu préfères.
Shikamaru fut plutôt pris au dépourvu. C'était une proposition intéressante mais pour lui, il n'était pas question d'un seul.
— Non les deux.
— Un seul est déjà bien compliqué, alors deux le serait encore plus. C'est impossible.
Shikamaru essaya de se faire une raison mais il n'y arrivait pas. Il savait qu'il devait choisir Naruto mais Asuma était son maître, voire son père... Même s'il était pourtant déjà décidé, il hésitait encore quant à la personne à sauver. Il regarda le sol, le regard vide, puis avec une voix raillée, sans vie, il choisit :
— Le blond. Sauve le blond...
— Bien. En contrepartie, je te proclame mon bras droit et stratège à la fois. Et tu t'effaceras entièrement de ton ancienne vie.
Avec du mal et sans conviction, il affirma :
— J'ai compris...
Neji sourit, l'air victorieux. Il avait enfin ce qu'il voulait et sentait qu'il allait être plus puissant. Il lui attrapa le menton et observa ses traits. Son regard était vide, sa peau pale et ses lèvres tremblaient un peu.
Shikamaru s'en voulait, il se sentait si minable qu'il en tremblait de dégoût. Pour lui, il tuait son maître mais Naruto était aussi important qu'un frère. Cependant, il n'arrivait pas à endurer ce choc : il condamnait vraiment son Père.
— Lâchez-le. Il ne fuira plus maintenant.
Les soldats le lâchèrent et il s'étala au sol. Neji s'accroupit, l'observa un cours instant, puis l'aida à se relever. Il se dirigea vers sa loge où il le déposa dans son lit. Shikamaru ne s'était jamais senti aussi seul et minable de toute sa vie.
Le jour était arrivé. On aurait dû entendre un raffut gigantesque comme pour chaque exécution, mais rien n'en fut. Si ce n'était le silence, on entendait des chuchotements inquiets et des regards accusateurs se tournaient vers les royaux. La veille, des affiches avec le portrait de Naruto et d'Asuma avaient été accrochées dans tous les villages du royaume, publiant leur condamnation. Certains habitants ignoraient qui ils étaient, mais d'autres n'arrivaient pas à y croire, trop surpris. Ceux qui savaient lire fronçaient les sourcils et ne cessaient de regarder l'affiche. Ils n'arrivaient qu'à répéter : « C'est un mensonge ? N'est-ce pas ? » ; « C'est une blague de mauvais goût hein ? » ; « C'est pas possible, on nous ment là ? ». Ils paraissaient un peu perdus. Ces deux-là luttaient pour eux, alors il était normal que la plupart les connaissent et s'en inquiètent. C'en était tellement choquant qu'ils ne voulaient pas y croire. Alors lorsqu'ils s'étaient quand même rendus sur le lieu de pendaison, tous furent horrifiés. Ils venaient de se prendre la réalité de plein fouet : deux gros bouts de bois faisant office de tabouret étaient sur la scène ainsi que deux cordes épaisses qui pendouillaient. En face d'eux, derrière la scène et depuis sa terrasse, Danzô se dressait face au peuple. Exceptionnellement, la pendaison se faisait dans la ville la plus riche, située juste avant le château. Danzô avait besoin d'une petite distraction depuis un moment. Ainsi, à ses côtés, tous ses conseillers dont Sasuke et Neji avaient été appelés, autant se protéger un peu. Shikamaru avait été forcé à venir avec Neji et il peinait à rester debout.
— Asuma, je suis tellement désolée... chuchota Naruto d'un air coupable.
L'interpellé le regarda d'abord surpris puis d'un air plus apaisé.
— Je suis fier d'être à tes côtés jusqu'au bout Naruto.
Tous deux se trouvaient sur l'échafaud, bras attachés derrière leur dos, entourés d'une horde de soldats derrière la scène et sur les côtés. Naruto ne pouvait s'empêcher de se sentir extrêmement coupable pour Asuma. Il avait une femme et était un futur père. Lui était le leader et, à part s'excuser, il ne pouvait rien faire. De plus, il se sentait vraiment faible. Les soins qu'on lui avait faits n'étaient pas suffisants mais le principal était qu'il était encore en vie. Le blond se pinça les lèvres non pas car il souffrait physiquement mais mentalement. Il s'adressa à Asuma :
— Tu m'avais promis de fuir.
— Qui abandonnerait ses enfants ? répliqua Asuma.
Non. Il se sentait quand même coupable. Naruto se mordait les lèvres à sang et les larmes menaçaient de couler. Il regarda d'un trait le sol. Il ne pouvait que s'en vouloir d'être aussi peu vigilent envers lui-même. S'il l'avait été un peu plus, sa troupe lui aurait fait confiance et il n'en serait pas là. Alors il enchaîna, culpabilisant.
— Ton seul enfant n'est pas encore né... Tu devrais plutôt penser à lui.
La voix de Naruto avait été fébrile et chuchotée, il se sentait vraiment mal. Seulement, Asuma ne se laissa pas submerger par les sentiments du blond, il le devait.
— Tu es tout aussi important que mon futur enfant Naruto, dit-il en le regardant chaleureusement.
Les soldats les secouèrent brutalement, signe de se taire. Naruto ne put s'empêcher de leur lancer un regard noir qu'ils n'avaient heureusement pas vu.
Soudain, Danzô fit signe de commencer. A ses côtés, Neji attendait sagement avec un Shikamaru aussi inquiet qu'énervé. Il se sentait si impuissant qu'il serait prêt à sauter du balcon où il se trouvait pour attirer l'attention et permettre une fuite aux deux autres. Seulement l'idée était mauvaise car il n'avait pas tout à fait récupéré et il risquait d'être stoppé avant d'agir. Il se sentait vraiment inutile en voyant cette scène qu'il avait tant redouté. Qu'allait faire ce Neji pour sauver Naruto ? Il n'en savait rien et en était d'autant plus inquiet. S'il s'était sacrifié pour rien, Neji pouvait être sûr que Shikamaru se ferait la malle. Même si, en réalité, le blond était sauvé, Shikamaru envisageait aussi de prendre la fuite un jour ou l'autre. Mais actuellement, il ne cessait surtout de penser à Asuma.
Tandis que Neji paraissait sage et désintéressé, pour le plus fin observateur, Sasuke ne paraissait pas si serein et indifférent qu'habituellement. Son visage était peut-être inflexible, son corps toujours aussi nonchalant et son aura dominatrice, mais ses doigts et sa mâchoire crispés le trahissaient. Était-il nerveux au sujet de cette pendaison ? Depuis que Kakashi lui avait fait part de ses propos, il ne cessait d'y penser. Allaient-ils vraiment perdre aussi facilement une des icônes de cette guerre civile ? Sans que personne d'autre que lui du royaume en sache quoi que ce soit ? C'en était si frustrant qu'il ne pouvait s'empêcher d'y penser. Et si jamais ce blond aurait fait évoluer d'autres choses ? Il n'en verrait rien, surtout qu'il aurait bien aimé certifier qu'il s'agissait bien du chef – ou non – avec son espion. Décidément, depuis leur rencontre, ce blond ne cessait de le déséquilibrer. Toute sa stabilité et son quotidien étaient un minimum touchés, et pour Sasuke, c'était largement suffisant pour le déranger. Kakashi était également à ses côtés et, tel un bon stratège, il remarqua sa frustration. D'un coup d'½il et d'un geste discret, il le lui signala. De suite, Sasuke fronça les sourcils et se décrispa. Un souffle de soulagement parut franchir ses lèvres. Il regarda lui aussi du coin de l'½il Kakashi pour cette fois-ci le remercier.
Naruto et Asuma avancèrent de force sur la scène, le regard au loin. Deux bourreaux placèrent les bouts de bois en-dessous des cordes lâches et se postèrent à côté. Trois autres aidèrent Naruto et Asuma à monter dessus tandis que deux autres accrochaient la corde autour de leur cou.
Ça y était, tout était fini. Toute activité rebelle allait s'écrouler et le royaume suffoquerait dans le mensonge.
Naruto regardait droit devant lui, les yeux embués par la honte et la frustration, tandis qu'Asuma regardait dans la foule très inquiet, n'espérant pas que sa femme soit là. Leur c½ur tambourinait si vite qu'ils n'entendaient plus que leur souffle rapide. Et dans un dernier raclement de gorge, un corps tomba, raide.
— Bien visé « Tin' »*, avisa Sakura pour elle-même.
Cinq personnes à manteau et capuchon noir venaient d'apparaître sur chaque rempart du château tandis que cinq autres venaient de vêtir ces mêmes habits dans la foule. L'un des bourreaux qui forçait Naruto à rester en place avait reçu une flèche en pleine tête. L'autre venait tout juste de recevoir une dague dans le c½ur et s'effondrait.
Naruto n'arrivait pas à correctement analyser ce qu'il se passait. Il était à deux doigts de mourir, il s'y était préparé mais rien ne vint. On venait d'abattre ses deux bourreaux. Il n'entendait rien mis à part sa respiration au ralenti. Il avait les yeux écarquillés cherchant ce qu'il se passait, toujours la corde au cou et la pointe de son pied sur le bout de bois. C'est seulement lorsqu'on lui coupa la corde serrant ses mains et qu'une voix familière lui chuchota son prénom à l'oreille, qu'il revint sur Terre. Deux autres hommes masqués grimpèrent l'estrade pour le soutenir. Sakura venait de crier leur pseudo, elle n'avait pas prévu que Naruto serait aussi faible. Il était à peine conscient désormais. Ils étaient cinq et elle espérait que ses deux autres coéquipiers arriveraient à sortir Asuma. Seulement, ils auraient dû être quatre à aider le Père dans la précipitation qu'aurait créée leur apparition, car ce qu'elle craignait arriva. Tous les soldats présents se précipitèrent autour d'Asuma, repoussant les deux alliés qui essayaient de le sauver. Sakura jura, elle devait faire vite.
— S-Sak'–
Elle mit fermement la main sur la bouche de Naruto. Elle en profita ensuite pour lui couper la corde du cou et ses deux autres coéquipiers transportèrent le blond. Elle devait faire vite car les deux autres alliés qui se faisaient repousser s'approchaient de plus en plus d'eux. Naruto, quand bien même toujours sonné, savait qu'il était l'objectif de base du sauvetage. Alors il demanda à Sakura qui les guidait juste devant lui :
— Et... Shika' ?
Dos à lui, elle ne lui répondit pas. Elle l'avait entendu et lui avait même jeté un petit regard mais elle ne répondit pas tout de suite. Elle se retourna devant et d'un air désolé, elle essaya d'être ferme.
— Naruto. Nous reviendrons.
Comment ça ? C'était pas possible. Elle n'avait pas pensé à Shikamaru tandis qu'il était leur objectif premier ? Sa respiration se fit plus rapide et il ne savait plus où regarder, comme s'il recherchait quelque chose. Une solution. Tandis que Sakura et les deux autres se faufilaient dans une foule solidaire, le sang de Naruto commençait à lui monter à la tête. D'un coup, l'adrénaline le fit se retourner, il poussa maladroitement les deux alliés qui ne réagirent pas sur le coup et se précipita dans la foule en direction d'Asuma. Il n'avait pas prévu que la douleur l'arrêterait et ce fut après quelques pas de course qu'il s'écroula au sol, sans grande force. Les gens de la foule le remarquèrent et firent au mieux pour le cacher. S'ils se baissaient pour l'aider cela aurait été suspect. Heureusement, un jeune homme tatoué de deux triangles rouges sur les joues dont les cheveux marrons étaient en bataille et les canines dépassaient un peu de ses lèvres, arriva aussitôt. Ce dénommé Kiba accompagné de l'autre allié chargés de sauver Asuma, avaient dû battre en retraite et avaient vu Naruto ramper à l'aide d'un bras. Le canin commença instinctivement à le rattraper pour le mettre sur une épaule mais Naruto se réveilla comme électrocuté. Il s'écria :
— Lâchez-moi ! Shika' non, mais Asuma est juste là ! Sauvez-le bon sang !
Kiba le regardait, effrayé de voir Naruto dans une situation si pitoyable. Il jeta un dernier coup d'½il à Asuma et vit tous les soldats autour ainsi que le bourreau. Alors Kiba secoua négativement la tête, c'était fichu, ils n'arriveraient définitivement pas à le sauver. L'information fit vite tout le tour de Naruto et il usa de ses dernières forces pour essayer de sortir de l'emprise de Kiba. Il n'y arrivait pas. Il ne pouvait que se maintenir de façon à regarder Asuma. Ce dernier avait un sourire crispé, toujours la corde au cou. Il savait que les autres avaient dû battre en retraire et que la mort lui était destinée mais il savait aussi que Naruto était sauvé. Le blond s'en rongeait les joues. Il voulait crier mais préférait déchirer ses joues. Plus Kiba s'éloignait d'Asuma, plus il se répétait un non désespéré. Soudain, il bloqua une inspiration.
Asuma avait perdu son sourire et la corde lui enserrait le cou. Ses pieds pendouillaient et son corps, sans chute, se convulsait. Naruto ne bougeait et ne respirait plus. Il avait la bouche entrouverte et les yeux écarquillés. Kiba comprit et serra le blond le plus fort possible. Mais pour Naruto, Asuma était trop loin, plus loin qu'il ne le pensait, et la vérité commençait à le frapper. Lorsqu'une inspiration fut nécessaire, ce fut comme si son corps se remit en route. Automatiquement, des bouts de larmes firent leur apparition. Il ne fallut qu'une seconde pour qu'elles commencent à couler. Une énorme boule bloquait les cordes vocales du blond. Il attendait une infime réaction de la part d'Asuma. Il espérait même. Un sourire, un regard ? Mais rien ne vint. Il supplia Kiba d'aller l'aider mais ce dernier fit la sourde oreille sachant qu'il devait être trop tard. Sakura et les deux autres alliés les attendaient dans la foule qui les camouflait. Ils demandèrent à Kiba s'il avait besoin d'aide mais ce dernier bougea sa tête négativement, le visage affligé et coupable. Sakura regarda Naruto qui était maintenant complètement mou et dont les bras pendouillaient. Elle comprit et se pinça les lèvres. La mort d'Asuma les affectait tous bien sûr, mais ils étaient tous aussi très préoccupés par le plan. Alors elle serra les poings et essaya de ne pas faire attention au blond. Elle vit Tenten en haut du rempart qui s'était discrètement regroupée avec les quatre autres. C'était le signe de leur sortie, ils leur montraient les ruelles à emprunter. Sakura se faufila dans la foule en ne cessant de regarder où était Tenten. Les gens les laissaient passer voyant le blond qu'ils transportaient. Arrivée dans la ruelle, Kiba s'empressa de déposer Naruto par terre, il n'était pas lourd mais il voulait voir comment il allait. Son regard était vide et humide. Et sa blessure l'affaiblissait vraiment trop.
— Naruto, où es-tu blessé ? lui demanda Sakura.
Il ne répondit pas. Elle dut alors soulever sa tunique et la vit. Elle grimaça. Le sang était imbibé par le bandage et une odeur désagréable agressait ses narines. Pourquoi avait-il un bandage d'ailleurs ? Mais ce qu'elle pensa aussi fut qu'il n'avait pas dû recevoir de points de suture. Elle demanda à Lee d'aider Kiba à le transporter. Oui, Lee était avec elle depuis le début. Lorsqu'ils voulurent reprendre le chemin, ils entendirent Naruto marmonner :
— A-Asuma...
Tous reçurent un coup de poignard au c½ur. C'était la triste réalité, Asuma était mort. Devant eux, comme des incapables et ils s'en voulaient tous. Tous de l'avoir sacrifié. Car oui, Asuma avait été le prix à payer pour sauver Naruto.
*Tin, c'est en fait le pseudo de Tenten lors de leurs escapades contre l'ennemi.

Ahah, je suis sérieusement désolée pour cet énorme retard. Je vais sortir la bonne vieille excuse (qui est vraie) que les études me prennent énormément de temps. Mais je n'abandonne jamais un projet, je mets juste beaucoup de temps à poster ou écrire, surtout en période scolaire. C'est vrai que du coup j'avais pensé à d'abord écrire pleins de chapitres pour ensuite vous les poster à période régulière, sauf qu'une partie de ma motivation ce sont vos avis, donc bon, le temps de poste reviendrait au même. Plus sincèrement, je me sens minable de ne poster cette suite de chapitre que maintenant. J'ai dû en perdre en cours de route, tant pis pour moi, mais c'est surtout pour vous que ça m'agace. Je suis désolée, vraiment...
Sinon, pour parler du chapitre, c'est une partie qui me tient beaucoup à c½ur puisqu'on a ici l'élément déclencheur de la vraie rébellion : la mort d'Asuma. Voilà, il fallait que je vous le dise puisque j'en avais parlé dans mon ancien résumé.
Ensuite, vous pouvez me jeter des tomates, je suis désolée d'avoir condamné comme ça notre pauvre Asuma. Mais c'était nécessaire, donc je ne sais pas trop quoi vous dire du coup...
Un dernier truc : je sens que pas mal vont critiquer Naruto, je vous arrête de suite, il est aussi humain que n'importe quel membre de son groupe. Que je l'ai fait aussi faible, c'est normal, il est blessé et perturbé par les événements (sans compter qu'il est plutôt jeune). Et aussi, bien qu'il soit le chef, il n'est pas superman. Bon désolée de paraître agressive ou froide, mais je préfère avertir de ne pas me fâcher sur ce sujet. C'est une FanFiction que j'essaie de faire réaliste, et le cas de Naruto l'est autant. Voilà, voilà.
Pour ne pas changer, voici le motif à copier/coller dans votre commentaire pour montrer que vous avez lu cette note : ☂.
Maintenant, place au guide des avis, qui sert juste de support pour ceux qui n'ont pas d'idées sur comment fonder leur avis.
►Des fautes ?
►Quel a été votre moment préféré de l'histoire ?
►Quel a été votre moment le moins aimé de l'histoire ?
►Quelque chose n'a pas été compris ?
►Que pensez-vous de Sasuke et Kakashi ?
►Que pensez-vous des révélations que fait Asuma à Naruto dans leur cellule ?
►Que pensez-vous de la situation de Shikamaru ?
►Que pensez-vous d'Asuma en général ?
►Et surtout, qu'avez-vous ressenti durant la dernière scène ?
►Pour finir, que pensez-vous de cette partie 2 ? Qu'avez-vous ressenti globalement ?
SukiDiablesse, Posté le lundi 29 février 2016 07:45
Je pourrais être prévenu pour la suite ?
Sinon je trouve génial ta fic
Merci d'avance